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divers:biologie_du_conformisme_social

Le cerveau social, Biologie du conformisme social

Tous les êtres humains ont l’impression d’agir de leur propre chef et qu’ils sont maîtres de leurs actions, de leurs idées et de leurs choix. Pourtant, lorsque nous observons un tant soi peu ses comportements, nous constatons jusqu’à quel point l’être humain pense, agit et réagit comme les autres.

La mode, la culture, les traditions et les coutumes sont autant d’exemples pour illustrer cette reproduction collective des agissements d’autrui.Un bref retour sur notre histoire nous montre jusqu’où ce conformisme collectif peut aller.

Les aberrations humaines nous ont maintes fois démontrées que la conscience des individus pouvait se scinder dramatiquement lorsqu’un mouvement de masse était enclenché.De leur coté, les psychologues ont depuis longtemps observé ces particularités humaines.

Par exemple:

  • en '1951', Solomon Asch a constaté que 76% des sujets de son expérience pouvaient se conformer aux autres et donner délibérément des réponses fausses dans une tâche aussi banale que d’identifier la longueur d’une ligne sur un tableau.
  • En '1964', Stanley Milgram a pour sa part montré que sous l’influence d’une autorité, 65% de la population pouvait torturer quelqu’un jusqu’à la mort s’il ne réussissait pas correctement une tâche simple de mémorisation.
  • En '1969', Darley et Latane ont mis en relief le phénomène de «dilution de la responsabilité». Ils et ont montré que '75%' des gens, lorsqu’ils sont seuls, vont intervenir pour aider les autres ou encore pour alerter en cas d’incendie. S’ils sont en présence d’autres personnes, moins de '10%' des sujets le feront; chacun attendant que quelqu’un d’autre le fasse à leur place.

Ces observations des psychologues du siècle dernier ne nous renseignent guère sur l’origine ou la cause de ces comportements humains.

Comment expliquer ceux-ci?

  • Pourquoi l’être humain perd-il autant sa conscience lorsqu’il est présence de ses semblables?
  • Pourquoi se met-il à agir bêtement comme les autres de toutes les manières possibles et imaginables?

Des données scientifiques récentes nous proposent des pistes de compréhension très intéressantes.

On se souvient tous de la résonance sympathique, ce phénomène physique très bien illustrée par Emmanuel Comte…

La résonance sympathique, qui est un phénomène universel, est présente aussi chez les espèces vivantes.

Les oiseaux, par exemple, adoptent les mêmes gestes d’une façon très synchronisée…

Ils se donnent des soins mutuels…

Ils migrent dans la même direction, tous ensemble, comme un orchestre qui bat la mesure…

Et agissent comme s’ils étaient l’image miroir l’un de l’autre.

Les êtres humains font de même sur bien des plans…

La découverte récente des neurones miroir, par l’équipe du neuropsychiatre Marco Iacoboni, de UCLA, nous apporte un éclairage fort intéressant.

La découverte des neurones miroirs est un point tournant dans la compréhension de nombreux comportements humains, car elle vient jeter les fondements neurologiques d’un des plus important type d’apprentissage : l’imitation…

Les neurones miroirs, qui construisent dans notre cerveau ce qui se passe à l’extérieur de soi, permettent de ressentir ce que les autres ressentent. Ils représentent le substrat de qualités humaines comme l’empathie et la compassion.

Mais ils sont aussi la matrice biologique dans laquelle vont s’imprimer tous les conditionnements sociaux, culturels et traditionnels.

Ils sont la pâte dans laquelle on va pouvoir modeler les êtres humains, les normaliser, les orienter dans leur façon de voir le monde et d’y réagir…

Tout comme le miroir réfléchi l’image qui se trouve devant lui, nos neurones miroirs réfléchissent ce qui se passe en face de nous, dans le monde extérieur.

Est-ce que ce mécanisme neurologique peut aller jusqu’à modeler notre cerveau au point de transformer notre perception de la réalité?

Est-ce que cela peut aller jusqu’à nous conduire, sous l’influence des autres et la pression sociale, à percevoir des choses qui n’existent pas en réalité?

L’expérience de Asch, en 1951, a en tout cas montré que 75% des gens pouvaient donner de mauvaises réponses en conformité aux autres.

Mais se pourrait-il qu’ils en viennent vraiment à voir ce que les autres prétendent voir?

L’expérience de Gregory Berns, publié dans la revue Biological Psychiatry, en avril 2005, nous apporte des éléments de réponse importants.

Les travaux de Berns ont repris, en quelque sorte, ceux de Asch.

Toutefois, Berns voulait aller plus loin et répondre à une vieille question laissée en suspend depuis 1951.

Il voulait savoir si les sujets qui donnaient de mauvaises réponses le faisaient délibérément, simplement pour faire comme les autres ou si, sous l’influence du groupe, ils en venaient vraiment à voir ce que les autres prétendaient voir.

Gregory Berns a démontré que l’influence des autres pouvait modifier notre perception de la réalité présente.

Daniel Schachter a pour sa part confirmé qu’il était aussi possible de manipuler la mémoire.

Dans une expérience classique, un sujet est témoin d’une situation.

Schachter lui demande d’être attentif à différents détails.

Ensuite, un photographe saisit des images de la même scène, en prenant soin d’ajouter d’autres éléments.

Le sujet examine par la suite les photographies après quoi le chercheur lui pose une série de questions en lui demandant s’il a ou non vu tel ou tel objet dans la scène originale.

Schachter a donc prouvé qu’il était possible d’induire très facilement des informations dans la mémoire du sujet et créer ainsi de faux souvenirs

Le phénomène de résonance sympathique explique beaucoup de choses :

  • Pourquoi tous les partisans sont en général aussi fanatiques ;
  • Comment un peuple peut suivre bêtement un leader tyrannique ;
  • D’où viennent le racisme collectif et la haine face à la différence ;
  • Comment faire accepter à l’ensemble des décisions politiques insensées…

Ces découvertes récentes sur le cerveau humain nous expliquent surtout jusqu’à quel point il est facile d’illusionner une population entière en l’amenant à voir non pas ce qui existe vraiment, mais ce qu’on leur dit qui existe.

Plus on comprend la nature humaine et ses bas instincts, plus on comprend l’urgence de tout mettre en œuvre pour faire naître une conscience nouvelle, une spiritualité qui harmonise la science et la religion, éclairée par les enseignements que nos créateurs les Élohim nous ont transmis à travers leur dernier messager sur terre.


<note>La question n’est donc pas de se demander si nous sommes influençables. Nous le sommes tous. La question est de se demander quelle influence nous choisissons. </note>

divers/biologie_du_conformisme_social.txt · Dernière modification : 2022/04/10 17:12 de 127.0.0.1

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